La courbe de l’oubli (ou courbe Ebbinghaus) est un concept en psychologie qui décrit la façon dont nous oublions les informations au fil du temps. Dans le cadre d’une formation (présentiel ou elarning), les apprenants sont directement confrontés à ce phénomène. On vous explique en détail de quoi il s’agit dans cet article, et les mesures que nous avons mis en place chez WiFormUp pour aider nos stagiaires à contrer ses effets pour mieux apprendre et mieux retenir les idées clés et savoirs faire découverts en formation.

Le fonctionnement de la courbe de l’oubli

Selon cette courbe, lorsque nous apprenons de nouvelles compétences ou de nouveaux savoirs, la rétention des informations diminue fortement dans un premier temps, puis le rythme de l’oubli ralentit. Cela signifie que nous sommes plus susceptibles d’oublier les informations au début de l’apprentissage. Inversement, nous avons tendance à les retenir plus longtemps une fois que nous les avons mémorisées. Ce schéma traduit le processus de mémorisation et la manière dont nos ressources cognitives fonctionnent. Elle traduit également les déperditions qui ont lieu entre la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.

Il y a plusieurs facteurs qui peuvent influencer la courbe de l’oubli, dont:

  • la quantité d’informations que nous essayons de retenir,
  • la manière dont nous apprenons ces informations,
  • notre niveau de motivation pour apprendre.

Ces questions sont essentielles dans le domaine de la formation professionnelle et nous y accordons une réelle importance. C’est la raison pour laquelle nous proposons en option de nos formations des suivis dédiés à améliorer la rétention des apprentissages.

Comment le volume d’information et la méthode d’apprentissage impactent ce phénomène ?

L’idée principale que chacun de nous a déjà expérimenté dans sa vie est simple: si nous essayons de retenir une grande quantité d’informations en une seule fois, nous sommes plus susceptibles de les oublier rapidement. Nos neurones ont une certaine capacité d’activité, une surcharge d’information entraine une saturation des capacités d’attention. Or ce phénomène implique des difficultés dans la réactivation des connaissances: il est alors plus difficile de s’en rappeler. Ce point impacte directement le programme d’une formation et sa densité en informations. Elle se traduit également sur le type d’information à privilégier. Ainsi des savoirs explicites, comme par exemple l’utilisation d’un logiciel ou d’une application web par la pratique (manipulation de l’outil), permettent de mieux se rappeler.

De même, si nous apprenons de nouvelles informations de manière passive, comme en les lisant dans un livre ou en les regardant à la télévision, nous avons moins de chances de les retenir que si nous les apprenons de manière active, comme en discutant de sujets avec des amis ou en répétant les informations à haute voix.

Pour se rappeler sur le long terme, il est alors fondamental de mettre en place des moyens mnémotechniques qui vont agir comme une aide à la mémorisation.

L’importance d’adopter des techniques spécifiques pour limiter ses effets

Il existe plusieurs techniques que nous pouvons utiliser pour améliorer notre capacité à retenir de nouvelles informations et ainsi contrer la courbe de l’oubli. Elles permettent de mieux stocker les informations, et de renforcer leur ancrage en mémoire à long terme. Ainsi il est plus facile de s’en rappeler et de réactiver les connaissances quand on en a besoin.

L’une de ces techniques est la répétition espacée, qui consiste à « réviser » régulièrement les informations que nous avons apprises par séquences courtes. Cette technique permet de renforcer notre mémoire à long terme et de nous aider à retenir les informations plus efficacement. Cette stratégie a directement été mise en lumière par le scientique Ebbinghaus, à l’origine de la conceptualisation de la courbe de l’oubli (voir plus bas). On s’attache alors à reprendre de manière concise un ou deux points spécifiques de ce qui a été appris pour réactiver le savoir. Cette méthode qui s’étale dans le temps montre que la perte globale d’information est alors bien moindre.

C’est l’une des techniques que nous pouvons mettre en œuvre pour améliorer la rétention dans nos formations. Nous utilisons dans ce cas des systèmes de quizz stimulant la mémoire auditive, la mémoire visuelle, et la mémoire sémantique. Ces derniers, très rapides, peuvent être proposés de manière épisodique pour suivre le rythme de la courbe. L’effet de ces séquences de rappel est explicité sur le schéma ci dessous.

La courbe de l'oubli

Une représentation de l’effet de répétition sur la courbe de l’oubli

D’autres techniques comprennent l’utilisation de mnémoniques, comme des acronymes ou des images/cartes mentales (techniques de mind maping) pour aider à retenir de nouvelles informations via des procédés de visualisation. On parle également de l’apprentissage en groupe, où nous discutons de sujets avec d’autres personnes et échangeons nos connaissances pour mieux les comprendre.

Quelques questions fréquentes sur la courbe de l’oubli

La courbe de l’oubli désigne le phénomène de perte de mémorisation au fil du temps. On observe généralement que la perte de mémorisation d’un nouvel apprentissage est maximale immédiatement après l’apprentissage, puis commence à décliner lentement au fil du temps, surtout si l’on ne révise pas régulièrement l’information. Cette perte de mémorisation est d’autant plus importante si l’on laisse passer un certain temps avant de réviser. La courbe de l’oubli est un concept important en pédagogie et en psychologie cognitive, car il permet de déterminer le meilleur moment pour réviser afin de maximiser la mémorisation à long terme.

Le concept de courbe de l’oubli a été développé par le psychologue allemand Hermann Ebbinghaus (1850-1909). Dans les années 1880, Ebbinghaus a mené une série d’expériences pour étudier la mémorisation et l’oubli, en s’utilisant comme sujet d’étude. Il a notamment développé une technique de mémorisation appelée la « méthode de répétition espacée », qui consiste à réviser l’information à des intervalles de temps de plus en plus longs au fur et à mesure de l’apprentissage. Cette méthode a été largement utilisée pour optimiser l’apprentissage à long terme. Ebbinghaus a publié ses travaux dans un livre intitulé « Rapports mnémotechniques », qui est considéré comme un ouvrage fondateur de la psychologie cognitive.

Oui, le concept de courbe de l’oubli est largement accepté et reconnu en psychologie cognitive comme étant un phénomène scientifiquement prouvé. Depuis les travaux originaux de Hermann Ebbinghaus, de nombreuses études ont été menées pour étudier l’oubli et la mémorisation à différents intervalles de temps. Elles ont toutes confirmé l’existence de la courbe de l’oubli. La courbe de l’oubli est un concept important en pédagogie et en psychologie cognitive, car il permet de déterminer le meilleur moment pour réviser afin de maximiser la mémorisation à long terme. Pourtant il est trop peu souvent effectivement pris en compte dans le domaine de la formation professionnelle.

Il est vrai que l’âge peut influencer les capacités de mémorisation et l’oubli. On a souvent en tête l’image de l’enfant en train de réciter ses tables de multiplication ou ses leçons « par coeur », et à se dire qu’à l’âge adulte nous n’arrivons plus à assimiler les mêmes volumes d’information, à les retenir facilement. En général, on observe que la mémorisation et la rétention de l’information sont meilleures chez les individus jeunes et que ces capacités diminuent avec l’âge. Cependant, il convient de noter que ce déclin n’est pas uniforme et varie d’une personne à l’autre. De plus, il est important de souligner que l’oubli peut être influencé par de nombreux autres facteurs, tels que la qualité de l’apprentissage initial, la répétition et la révision régulières, le mode de vie et les habitudes de vie, ainsi que la santé mentale et physique. Par conséquent, il est difficile de dire de manière générale le rôle de l’âge sur la courbe de l’oubli. Dans le cadre de la formation professionnelle, on remarque souvent que le type d’information joue beaucoup sur la capacité de mémorisation. Ainsi une compétence nouvelle complétant un ensemble de connaissances utilisées quotidiennement se retient en général bien. En revanche la découverte globale d’un nouveau sujet est souvent plus complexe et cette difficulté semble s’accroitre avec l’âge de l’individu.

En fin de compte, la courbe de l’oubli nous rappelle que notre mémoire a ses limites. Nous devons être conscients de ces dernières lorsque nous apprenons de nouvelles informations. En utilisant des techniques efficaces d’apprentissage et en révisant régulièrement les informations que nous avons apprises, nous pouvons contrer la courbe de l’oubli et mieux retenir les informations à long terme. Faire appel à sa mémoire est un processus que nous avons tendance à perdre à l’âge adulte. Mémoriser est pourtant une activité très importante dans notre quotidien et dans l’efficience professionnelle.

Pour aller plus loin sur ce sujet nous vous recommandons la lecture de l’article de Serge Nicolas dans l’Année Psychologique.